Guerre en Ukraine: La Suisse accueille les premières personnes civiles nécessitant un traitement
7 septembre 2022
La Suisse accueille aujourd’hui les premières personnes civiles ukrainiennes ayant besoin de soins somatiques aigus. Il s’agit de cinq personnes gravement malades. Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), l’Hôpital universitaire de Berne et l’Hôpital universitaire de Zurich sont prêts à admettre ces patientes et patients.
En juillet, l’ambassade ukrainienne demandait à la Suisse d’accueillir des personnes civiles nécessitant protection et traitement. Forte de ses traditions humanitaires, la Suisse a accédé à cette requête. Les services concernés de la Confédération et des cantons se sont alors mis d’accord sur un dispositif d’accueil dans le cadre du Service sanitaire coordonné (SSC).
Ce dispositif prévoit que la cellule nationale de coordination pour l’accueil de personnes civiles ukrainiennes nécessitant un traitement se charge de la réception des dossiers des patientes et patients appuyés par l’Ukraine. Cette cellule de coordination est gérée par la garde aérienne suisse de sauvetage Rega sur mandat du SSC. Après avoir vérifié que les conditions de base sont remplies (aptitude au transport aérien, bonnes perspectives thérapeutiques, accord de la patiente ou du patient) et que la pertinence des dossiers est suffisante, la cellule nationale de coordination soumet les propositions d’admission à un comité médical. Ce dernier se compose de représentants médicaux des hôpitaux universitaires et centraux ainsi que des cliniques de réadaptation, d’une médecin-conseil de l’ambassade suisse à Kiev et d’un représentant médical de la Rega.
Couverts par le statut de protection S
Le comité médical analyse et classe par ordre de priorité les dossiers des patientes et patients, et, le cas échéant, propose l’admission d’une patiente ou d’un patient à l’un des hôpitaux participants. L’hôpital concerné admet la personne ou fait en sorte qu’elle soit admise dans un autre hôpital au sein du réseau régional. L’hôpital d’accueil doit disposer d’une unité de soins intensifs, car il faut s’attendre à tout moment à ce qu’une patiente ou un patient gravement blessé·e ou malade ait besoin de soins intensifs.
Une fois l’admission confirmée, la Rega organise le transport de la patiente ou du patient et d’une personne accompagnante maximum depuis un aéroport en Pologne, en Roumanie ou en Moldavie jusqu’à l’hôpital suisse prêt à l’accueillir. L’Aide humanitaire de la Direction du développement et de la coopération prend en charge les frais de transport. En tant que citoyenne ou citoyen ukrainien en quête de protection, les patientes et patients ainsi que les personnes accompagnantes sont couverts par le statut de protection S. Par conséquent, ces patientes et patients peuvent être assurés en Suisse et les frais de traitement hospitaliers sont pris en charge par les assureurs-maladie et les cantons, comme c’est habituellement le cas avec les prestations stationnaires. L’identité des personnes est déjà relevée avec les données du patient avant l’entrée en Suisse et vérifiée par le Secrétariat d’État aux migrations (SEM).
La demande de l’Ukraine ne comprend pas de nombre minimal ou maximal de patientes et patients à accueillir. On estime que 20 patientes et patients maximum pourraient être admis chaque mois. Il faut s’attendre à ce que l’admission de personnes civiles ukrainiennes pour bénéficier de soins somatiques aigus et, si nécessaire, de réadaptation, s’étende sur plusieurs mois.
Deuxième demande concernant l’admission d’enfants
En juillet, l’ambassade d’Ukraine adressait également une deuxième demande à la Suisse et à d’autres pays occidentaux. Dans cette demande, l’ambassade demandait à la Suisse d’accueillir des enfants à titre temporaire. La majorité de ces enfants dépendrait d’un accompagnement et/ou de soins continus imputables à une déficience mentale et/ou physique.
La Suisse a besoin de dossiers concernant les enfants vulnérables qui permettent d’évaluer de manière fiable l’investissement lié à l’accompagnement et aux soins et d’identifier les personnes en quête de protection. À la rigueur, l’aide sur place peut s’avérer plus efficace. Les éclaircissements concernant ce point sont en cours.
Renseignements :
Tobias Bär, responsable communication CDS, 031 356 20 39, tobias.baer@gdk-cds.ch