Une bonne qualité des traitements et de nouvelles évolutions militent en faveur des trois centres de transplantation cardiaque

19 septembre 2013

Depuis l'entrée en vigueur de la CIMHS en 2009, l'Organe de décision a déjà adopté 39 attributions de prestations dans différents domaines de la médecine hautement spécialisée. En règle générale, ces décisions font l'objet d'une réévaluation après trois ans. La séance de ce jour était consacrée à l'évaluation des transplantations d'organes. L’Organe de décision a entièrement suivi les recommandations de l'Organe scientifique; tel est donc aussi le cas pour la transplantation cardiaque. Ce sont les hôpitaux universitaires de Lausanne, Berne et Zurich qui continueront à effectuer ces transplantations. En partie, cette décision était motivée par de nouveaux développements thérapeutiques dans le domaine de la médecine cardiaque. Cela implique que dorénavant, la transplantation cardiaque est intégrée dans un concept global de prise en charge des insuffisances cardiaques sévères. Pour le surplus, une bonne qualité des traitements a pu être observée dans les trois hôpitaux universitaires.

Les trois centres de transplantation cardiaque de Lausanne, Berne et Zurich subsistent. L'Organe de décision suit ainsi les recommandations formulées au préalable par la commission d'experts, soit l'Organe scientifique. Madame Heidi Hanselmann, conseillère d'Etat et présidente de l'Organe de décision, explique la décision prise: "L'analyse des résultats a démontré que dans les trois centres, la qualité des traitements est bonne, y compris en comparaison internationale. Aucune concentration plus poussée des prestations ne s'impose, ni pour des raisons d'assurance qualité, ni pour des motifs d'économicité. La décision tient en outre compte des dernières évolutions de la médecine cardiaque. Désormais, les transplantations cardiaques ne doivent plus être considérées de manière isolée, mais comme partie intégrante d'un concept de traitement de l'insuffisance cardiaque sévère."

Le manque actuel de dons d'organes a pour conséquence qu'à côté de la transplantation cardiaque, l'on recourt de plus en plus souvent à l’utilisation de systèmes de soutien mécaniques, c.-à-d. des cœurs artificiels, pour le traitement de patientes et patients souffrant d'insuffisance cardiaque sévère. L’Organe de décision a dûment tenu compte de cette évolution technologique lors de sa prise de décision.

Pour ce qui est des besoins et de l'évolution dans le domaine de la protonthérapie, aucune nouvelle connaissance fondamentale justifiant la création d'autres sites de traitement n'a été acquise. Les capacités actuelles et celles nouvellement créées à l'Institut Paul Scherrer (PSI) à Villigen (AG) suffisent à ce jour pour couvrir l’ensemble des prestations reconnues par l'assurance de base pour cette thérapie et pour offrir les possibilités de nouvelles études cliniques qui sont nécessaires. Le PSI est de plus à l'avant-garde mondiale dans cette technologie. La protonthérapie est aujourd'hui utilisée comme radiothérapie complexe pour le traitement de certaines tumeurs malignes oculaires, cérébrales et de la moelle épinière.

Outre les décisions prise dans les domaines de la transplantation d'organes (c.-à-d.  du foie, des poumons, des reins, du pancréas et du cœur) et de la protonthérapie, d'autres décisions rendues ce jour concernent la réévaluation des domaines de la transplantation de cellules souches provenant de la moelle osseuse, le traitement des brûlures graves et l'implantation cochléaire. En raison des excellents résultats réalisés, l'Organe de décision a prolongé l'attribution de prestations dans tous les cinq domaines.

L'Organe de décision a également profité de sa séance de ce jour pour tirer un bilan de l'état des travaux accomplis. Au cours des quatre dernières années, 39 attributions de prestations dans différents domaines de la médecine hautement spécialisée ont été adoptées. Entre autres, cinq domaines de la neurochirurgie, des techniques complexes de prise en charge de patientes et patients atteints d'accidents vasculaires cérébraux graves et de la prise en charge des blessés graves ont été réglés de manière contraignante pour l'ensemble de la Suisse. D'autres décisions concernent la pédiatrie et la chirurgie pédiatrique, y compris l'accompagnement d'enfants souffrant de cancers. En juillet 2013, l'Organe de décision a arrêté qu'en Suisse, des interventions chirurgicales exigeantes au foie, au pancréas, à l'œsophage et au rectum ainsi que les interventions nécessaires en cas de surcharge pondérale grave peuvent désormais être effectuées dans des hôpitaux sélectionnés seulement, donnant ainsi une impulsion importante à l'assurance qualité et à la formation de centres de compétences. Ce faisant, il a clairement exprimé la volonté des cantons de concentrer les prestations de la médecine hautement spécialisée.